L'actualité de la crise : LA PAROLE EST AU MARCHÉ ! par François Leclerc

Billet invité

Il ne faut pas s’attendre à un miracle. Prise entre des impératifs contradictoires et soumise à de fortes pressions, la BCE devrait s’en tenir à un programme minimum, selon les informations qui circulent ce soir.

On s’oriente vers une intervention sous forme d’achats obligataires sur le second marché au coup par coup, décidée à chaque fois par le conseil des gouverneurs, sans qu’aucun mécanisme automatique ne soit adopté. L’abandon de la priorité de remboursement de la BCE par rapport aux autres investisseurs (la séniorité) a moins fait l’objet de longues discussions.

Cette décision, si elle se confirme, est à l’image du reste. Les cas de la Grèce, de l’Espagne, de l’Irlande et du Portugal sont toujours en suspens, les deux premiers devant impérativement être réglés à la mi-octobre selon François Hollande, qui n’a pas dit comment il fallait s’y prendre. Une union bancaire se prépare sur laquelle les espoirs vont se reporter, mais sans attendre elle ne nous déçoit pas : sous couvert du dispositif de surveillance des banques, c’est la taille des mailles du filet qui est en discussion, l’articulation entre la BCE et les régulateurs nationaux et les complaisances qui pourront l’accompagner.

39 réponses sur “L'actualité de la crise : LA PAROLE EST AU MARCHÉ ! par François Leclerc”

    1. Dans le reportage d’Arte, il est rappelé que ceux qui ont ouvert la porte du poulailler portent la responsabilité de la situation: laissant ainsi le renard libre de venir manger les poules.
      Goldman-Sachs et ses semblables sont bien évidemment des renards a-moraux, mais ceux qui leur ont permis d’exercer leurs méfaits à grande échelle, ce sont les membres de la classe politico-médiatique. Plus particulièrement des partis d’alternance et de leurs porte-voix médiatiques.
      Il est maintenant « risible » d’entendre Clinton venir parler des dégâts qu’Obama a trouvé en arrivant au pouvoir en 2008 – et qui ne pouvaient être réparés en 4 ans – lorsque l’on se souvient que sous la présidence de ce même Clinton le Glass-Steagall Act a été aboli.
      De même dans les années 80 nos « socialistes » ont libéralisé la finance et les mouvements de capitaux.
      Il ne faut pas se tromper de cible, certes les banques comme Goldman-Sachs sont très nuisibles, mais ceux qui portent la lourde responsabilité de les avoir libérées de leurs entraves ( datant de l’époque de Roosevelt si l’on se réfère aux USA), ce sont ceux que nous avons élus, ceux qui incarnent les partis d’alternance « démocratique ».
      On comprend dès lors d’autant mieux, que les campagnes électorales soient ennuyeuses et sans intérêt, car si l’on allait au fond des choses (et non faire diversion sur des sujets futiles comme le « Halal ») il faudrait instruire le procès de cette classe politico-médiatique (droite et gauche confondue). Evidemment elle n’y a aucun intérêt, c’est pourquoi tout vrai débat est systématiquement escamoté.D’élections en élections, cette absence de vrai débat ouvre sans cesse un peu plus de champ aux partis se disant anti-système, partis en général extrémistes.
      Une fois que l’élection est passée, l’électeur même le plus naïf se rend compte de plus en plus rapidement que le changement: c’est le changement dans la continuité . Le désenchantement qui s’en suit pourrait bien finir un jour par se transformer en colère.
      Effectivement, tant va la cruche à l’eau…

      1. « …les campagnes électorales soient ennuyeuses et sans intérêt… » SI l’intérêt pour la finance et ses lansquenets qui souhaitent que les peuples se détournent de la politique et s’abstiennent de plus en plus contre cette putain de démocratie !!

      2. @morvandiaux

        SI l’intérêt pour la finance et ses lansquenets

        Si par lansquenets vous entendez classe « politico-médiatique », alors je suis d’accord.

        Mais je n’en démords pas la responsabilité incombe à ceux qui ont ouvert la cage dans laquelle se trouvait les prédateurs. Il est vrai qu’il est délicat de définir le concept de classe « politico-médiatique », car les allers retours entre public et privé sont tellement courants dans cette classe, l’osmose est tellement grande ( en particulier aux USA, mais pas seulement) que nous finissons par être dirigés directement par des gens non élus comme Monti en Italie ( dont le lien avec Goldman Sachs est rappelé dans le reportage).
        Les conflits d’intérêts prolifèrent, la frontière entre public et privé devient floue, et la démocratie s’affaiblit.

      3. @Macarel
        pour moi les lansquenets se sont effectivement tous les larbins du capital, compris les « médiatiques » les soi-disants « experts », les journaux possédés par les marchand de canons…la liste n’est pas limitative !!…et je me demande ou sont les « mafias » dans ce maelström, surement pas très loin sinon au « milieu » ! tiens bizarre bizarre…personne n’en parle…
        http://www.mafias.fr/

      4. « sous la présidence de ce même Clinton le Glass-Steagall Act a été aboli » : mais il me semble que Jorion a dit récemment qu’à l’époque le Glass-Steagall Act n’était plus respecté depuis 10 ans.

      5. Oh Macallel, « Mais je n’en démords pas la responsabilité incombe à ceux qui ont ouvert la cage dans laquelle se trouvait les prédateurs. Il est vrai qu’il est délicat de définir le concept de classe « politico-médiatique ».
        T’est jamais venu à l’esprit pour quelle clientèle politique ces zentrepreneurs politiques et/ou médiatiques ont ouvert la cage aux zoziaux et zinzins d’la finance ? Le coeur de cible des trois corporations de pieds nickelés coco ? Le con-sommateur à sommer, l’épargnant à épargner, le retraité à bien traiter, l’assuré à rassurer, le déposant à reposer ? La classe moyenne mon chou.

      6. Non seulement il était obsolète le Steven-Seagall Act Crapaô, mais pour le ranimer il aurait fallu commencer par envoyer une flotte de l’US Navy complète sur la Tamise jusqu’à la City, avec porte-avions, patriots et toute la quicaille, plus une demie sur la Seine jusqu’à Paris et l’autre moitié à Francfort, sans garantie de résultat…

      7. @vigneron

        Le con-sommateur à sommer, l’épargnant à épargner, le retraité à bien traiter, l’assuré à rassurer, le déposant à reposer ? La classe moyenne.

        La classe moyenne c’est quelle fourchette de revenu mensuel et de patrimoine pour une unité familiale de 4 personnes par exemple cher monsieur vigneron qui avez réponse à tout ???

        Je crois me souvenir que pour F. Hollande la richesse en terme de revenu commençait à partir de 4000€ par mois pour un individu (net ou brut ???)

      8. @vigneron

        Monsieur « je sais tout mieux que les autres. »

        source wikipédia:

        Abrogation du Glass-Steagall Act (1999)

        Elle intervient en 1999, sous la présidence Clinton : le congrès est majoritairement républicain, mais de nombreux démocrates votent en faveur de l’abrogation.

        Il était peut-être déjà mal en point, mais d’un point de vue légal il est abrogé en 1999 sous l’administration Clinton.

      9. Je suis d’accord avec vous Macarel, les responsables sont ceux qui ont le pouvoir de faire ou ne pas faire les lois : Les politiques…
        Une loi sur l’interdiction des paris sur les fluctuations des prix n’est pas encore en vigueur, est-ce la faute aux spéculateurs s’ils continuent à œuvrer dans la légalité ? Or, celles et ceux qui pourraient SEULS légiférer en ce sens NE LE FONT PAS.
        Le financier exerce toujours sur une base légale, et lorsqu’il franchit la ligne délictuelle, on aménage simplement la loi pour créer l’impunité…
        Les politiques sont au moins complices…
        Par ailleurs, quand on voir que sarko va palper 250 k$, de JPM, pour 45 mn de verbiages en mauvais anglais, à mes yeux, ça sent la rétroaction de commissions pour services rendus à la finance…

      10. @ Macarel

        Encore une fois dans ce blog, quand on cherche des responsables, ça tombe toujours sur les mêmes. Le plus souvent ce sont les Allemands, pour vous ce sont les renards. Je tiens à vous rappeler que les renards sont écologiquement utiles puisqu’ils débarrassent la biosphère d’authentiques nuisibles. Par exemple les poules et les lapins, qui, sans eux, dévoreraient les graines et les racines indispensables pour la confection du gâteau aux carottes ! 😉

        De plus, l’abandon du Glass-Steagall Act n’est qu’une parmi tant d’autres mesures de dérèglementation et son rétablissement ne règlerait rien. Il existe de nombreuses façons d’entrer dans un poulailler, la plus simple étant de le construire et d’y attirer les poules.
        Règlementer la spéculation est un projet vain, alors qu’il est si simple de l’interdire.

      11. @vigneron

        le retraité à bien traiter,

        Vous devez parler des retraités de l’ancien régime (37ans et demi et 60 ans pour bénéficier d’un taux plein), car maintenant nous sommes à 42 annuités et 62 ans pour avoir la même chose.
        Les nouveaux et futurs retraités ont été bien traités, mais du point de vu des marchés et des actionnaires.
        Marchés qui en demanderons sans doute encore plus, puisqu’ on leur a déjà cédé.
        La retraite est un droit à un salaire différé, mais comme aujourd’hui pour cause de globalisation nous ne sommes pas assez « compétitifs », il faut baisser les coût du travail de toutes les façons, y compris dans sa partie salaire différé.
        C’est bien là le but recherché par ces réformes allongeant le nombre d’annuité et l’âge du départ en retraite.
        Car ce qui compte vraiment, ce n’est pas l’espérance de vie, mais l’espérance de vie en bonne santé: cette dernière tourne autour de 62- 63 ans en France…

      12. Macaouel, par principe la bouche en cul d’poule qui vient me dire « Ah ouaiiiis et c’est koaaaaaa les classes moyeeeeeeennes heinnnnn ¿ » j’lui réponds pas, sert à rien.
        Là kamême cher moyennard j’fais une exception. Juste pasque l’Insee vient juste de sortir aujourd’hui le RDB moyen par tête de noeud 2010 (sic). L’a baissé, biscotte crise parait-t-il. De mémoire (France Info ya une heure) : 19 200 par an, 1 600 par mois, kekchoze comme 1 330 milliards au total. Rien d’neuf quoi.
        Démerde toi avec ça Oh Macawell !

  1. http://videos.arte.tv/fr/videos/goldman-sachs-la-banque-qui-dirige-le-monde–6894428.html

    Je viens de finir de le regarder… c’est dingue..et effroyable..il y en a plus d’un la dedans qui mérite la guillotine..et nos politiques, la gueule enfarinée, et pas avares de courbettes, comme les sarko, Lagarde, et maintenant Hollande, ont laissé faire, ils sont responsables de laisser la Pieuvre s’emparer du pouvoir en Europe, qu’ils ne disent pas pas qu’ils ne savaient pas.. l’attitude de Trichet , à la question sur Draghi, est assez parlante..la pitoyable prestation de Canfin, en face de Draghi, montre combien nos élus ne sont pas à la hauteur du combat à mener..et les autres ,ceux de GS, les Draghi, les Monti, et autres qui noyautent tout, ricanent, ils ont raison, puisqu’ils ont gagné..nous on est rien, absolument rien , là de dans.. des pauvres misérables bons à écraser..
    ça fiche vraiment la trouille.. si vous voulez voir un film d’épouvante, c’est le cas..

    1. et nos politiques, la gueule enfarinée, et pas avares de courbettes, comme les sarko, Lagarde, et maintenant Hollande, ont laissé faire, ils sont responsables de laisser la Pieuvre s’emparer du pouvoir en Europe

      Ben oui! Nous élisons des gens qui font la politique des intérêts économiques dominants.

      Pire que cela, il arrive maintenant que les banquiers nous dirigent directement comme en Italie, ou en Grèce, voire en Espagne.

      1789 a été effacé par la contre révolution néo-libérale. Ce serait quand même mieux si le peuple pouvait reprendre la barre sans la guillotine…

      1. Le peuple n’a jamais été à l’origine de la révolution en 1789…quelle naiveté mais bien la bourgeoisie que nous trouvons toujours en ce moment au pouvoir.Cette bourgeoisie a juste manipulé le peuple pour remplacer la monarchie et l’église.Un esclavage par un autre en fait.Nous arrivons au terme de cette situation,leur Empire s’écroule petit à petit sous des montagnes de dettes.Une troisième révolution réellement venant de la base est nécessaire tout simplement pour établir et pas rétablir enfin la démocratie.

      2. @dissy

        C’est vrai, la Commune de Paris dont vous m’accorderez qu’elle fut une révolution populaire, fut écrasée dans le sang par les armées de Mr Thiers représentant de la bourgeoisie.
        Car cette révolution là était vraiment dangereuse pour l’ordre bourgeois.

        http://www.dailymotion.com/video/x1myck_la-commune-de-paris-1-3_shortfilms
        http://www.dailymotion.com/video/x1oh2e_la-commune-de-paris-2-3_news
        http://www.dailymotion.com/video/x1ohis_la-commune-de-paris-3-3_news

        http://www.dailymotion.com/video/xnyc7u_l-oeuvre-sociale-de-la-commune_news

        « Sans la justice, il n’y a pas de vrai liberté. »

    2. Je suis bien d’acord.
      Mais je disais dans un autre post que maintenant, tout le monde sait. Les medias en parlent, les peuples peuvent juger par eux même, le soir, à partir de 20h30….ce qui est fou, c’est que ça ne change rien ! Le lendemain, les journalistes nous parlent des mêmes avec respect, la vie continue, chacun à sa place…..la place de ces gens étant en haut.

      1. ce qui est fou, c’est que ça ne change rien !

        Je partage le constat avec désabusement.
        Mais je me raccroche à cette phrase : « La vérité ne triomphe jamais mais tout ses adversaires finissent par mourrir ».
        Il suffit donc d’être éternel pour voir arriver l’âge d’or. 😉

        Courage, l’espoir reste tout de même dans l’information des masses.

  2. Des interventions « au coup par coup », (donc par à-coups), voilà qui tranche avec les « mécanismes » dont les Européens sont friands. D’après les explications fournies dans les billets antérieurs, l’on comprend la raison d’être de ce choix : un « mécanisme » serait anticipé par « les marchés« , ce qui ne manquerait pas de « fausser » la « transmission » de la politique monétaire. A l’inverse, la BCE met toute son auguste autorité dans la balance à prendre des décisions concertées. Cela dit, je n’ai aucune mémoire de ce que racontent les billets des uns et des autres…

  3. Il y a une chose que je ne comprends pas par rapport à Mario Draghi. Les allemands ne veulent pas de ces rachats d’obligation par la BCE, puisqu’ils assimilent ça à une sorte de mutualisation de la dette. J’ai l’impression que Mario Draghi et ses comparses prennent des décision sans demander l’avis de personne. L’autre élément c’est l’histoire de la « quasi-création monétaire ». Pourquoi tout cela est il aussi peu transparents. Moins de 1% des gens comprennent ce qu’il se passe tout simplement parce que la vraie info n’est pas ou peu accessible. Tout ça me donne envie de vomir, je n’en peux plus d’être un pion.

    1. ça fait pourtant un moment que ça dure bien sûr que l’équipe goldman détient le pouvoir de se passer de l’avis des politiques ! c’est pas d’hier.

  4. « La BCE a décidé notamment de suspendre l’application d’un seuil de notation financière minimum pour les garanties exigées (collatéraux) dans le cas de titres de dette d’Etats membres de la zone euro, a détaillé un communiqué. »
    http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___La_BCE_va_alleger_ses_exigences_pour_ses_prets_aux_banques_72060920121543.asp
    No limits ! Open bar ! Servez-vous ! Y’en aura pour tout le monde ! … (enfin, sauf pour les états, qui devront passer par la case ‘FMI’, of course)

    1. Et bientot ce sera aussi le cas de la France avec son president normal, il fait tout pour…
      Il y a quand meme une petite chance d un traitement favorable au FMI…

  5. Pendant ce temps, a Madrid, la parole face a la Reine du Marche, La Queen Market, la Visite de Angela MERKEL a la Moncloa a Madrid, ou Marianoo va tenter de ‘ venderla la moto’, lui vendre sa moto comme une Allemande.
    La chancelliere, dont le pays est avec la France le premier creancier de La Banca Espagnole et
    de son puzzle, approuve comme le Prdt francais la politique de Rajoy, et se dit impressionne
    par le rythme, de l’ Effondrement ou des reformes ?, du nouveau gouvernement espagnol

  6. « …je n’en peux plus d’être un pion. »

    Alors il vous faut pousser jusqu’à la huitième ligne et choisir votre promotion, reine, cavalier…fou ?

  7. Il serait très intéressant d’avoir l’avis de Mr. Leclerc sur ce « discours » de Mario Draghi. J’ai vraiment l’impression que beaucoup de responsables veulent noyer le poisson avant les élections américaines.

  8. Il est indiqué ce soir par les médias que la BCE a pris la décision de racheter de la dette souveraine, et ce, de manière illimitée…. Qu’en pensez-vous ?

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